On the Use and Representations of Sound in British Pre-Romantic and Romantic Poetry, or “On The Power of Sound”

The aim of this paper is to attract the reader’s attention on the treatment of the sounds of nature by British poets in the pre-Romantic and Romantic era. It is demonstrated that, at a time when the age-old topos of world harmony was at bay in an increasingly dechristianized Europe, poets endeavoured to revive the idea of a pact of man with nature through the notion of aural sensation. From Thomson to Keats, natural noises and sounds came to the status of traces of the transcendence. In texts such as The Task (Cowper) or “On the Power of Sound” (Wordsworth), the topos of locus amoenus and that of harmony are outlined so as to point to an evanescent unity at work in nature which it is the poet’s task to find and to bring to the knowledge of his fellow human beings. It is striking that, in forgotten fragments and major works alike, the lexical field of music as an art is omnipresent, though unobtrusive, in bucolic or georgic depictions of landscapes. Used in metaphors, it hints at natural sounds to be heard and understood as a language that man must be aware of and make his. Poetry around 1720-1830 thus invited each of its readers, as an individual, to open themselves to the mystery underlying the sensible world and to re-enchant their vision of this world… through listening.Dans cet article, l’on se propose d’attirer l’attention sur le sort qui est fait aux sons émanant de la nature dans la poésie britannique de la période pré-romantique et romantique (environ 1720-1830). L’on s’efforce de démontrer qu’en ces temps de déchristianisation croissante de la société européenne et de remise en question de la notion pluriséculaire d’harmonie universelle, ces poètes tentèrent de raviver la flamme du pacte entre l’homme et la nature au moyen de la sensation auditive. De Thomson à Keats, les bruits et les sons prirent le statut de traces de la transcendance ; dans des textes tels que The Task de Cowper ou « On the Power of Sound » de Wordsworth, le topos du locus amoenus comme celui de l’harmonie sont mis en valeur de manière à suggérer une unité évanescente à l’œuvre dans la nature. C’est la mission du poète que de découvrir celle-ci et de la porter à la connaissance de ses frères humains. Il est frappant de constater que, dans les fragments tombés dans l’oubli comme dans les chefs-d’œuvre, le champ lexical de la musique comme art est omniprésent, bien que discret, dans des descriptions bucoliques ou géorgiques de paysage. Employé dans des métaphores, il met en valeur des sons de la nature qu’il faut entendre et comprendre comme un langage que l’homme doit prendre en compte et faire sien. Cette poésie entre dix-huitième et dix-neuvième siècle engageait donc chacun de ses lecteurs en tant qu’individu à s’ouvrir au mystère qui sous-tend le monde sensible et à réenchanter sa vision de ce monde… grâce à l’écoute